Ok, Paris

Paris est comme cette personne dont mes amies me disent plein de bonnes choses, après quelques sorties, je commence à l'apprécier sans me laisser convaincre pour l'instant. Continuons la découverte, histoire de prolonger la phase de séduction et se donner le temps de décider. 

Cela fait maintenant deux mois et demi que j'habite ici et mon comité d'accueil inclut les longs trajets au travail, un pickpocket qui se rappellera de mes poings, des pistes cyclables comme jamais je n'en ai eu à Marseille et le soleil qui passe son temps à bouder derrière les nuages. Alors, à défaut de lever la tête vers le ciel bleu, je la plonge dans les livres que je dévore dans le métro. Durant mes derniers mois à Marseille, j'avais perdu le temps ou l'envie de lire. Et en passant de 10 min cyclistes au soleil à 50 min de métro dans la grisaille, j'en suis à mon 5e livre depuis mon arrivée ici. Some silver lining! 


Je me suis lancée dans cette aventure ambigüe avec Cheikh Hamidou Kane. Arrivée au 7e ciel, mon nouveau chez moi, c'est Tierno Monenembo qui m'a souhaité la bienvenue. J'avais manqué plusieurs rendez-vous pris avec lui de longue date, mais là il m'est tombé dessus comme un coq cubain qui chante à minuit. Puis, j'ai entamé de découvrir les parisiens et leurs pas pressés avec Debout-Payé. Dans cet engouement, je me suis retrouvée au bar Le Crédit A Voyagé et l'ivresse des mots ne me quitte plus depuis. Il est clair qu'ici je suis noire et j'aime le manioc où que je sois, alors j'ai un peu de mal avec Gaston Kelman. Mais je continue la conversation quand même, car elle m'apprend d'autres façons d'être noir(e), de le vivre et d'être vu comme tel(le). 

J'ai fait le pari d'élargir ma zone de confort en venant vivre à Paris. J'espère apprendre de nouvelles choses, d'autres façons de voir et refaire le monde. J'ai surtout cette l'impression que le meilleur est à venir et pour cela mes bras sont déjà grand ouverts.  

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